depuis septembre 2000
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Iles
Iles
Iles où l'on ne prendra jamais terre
Iles où l'on ne descendra jamais
Iles couvertes de végétation
Iles tapies comme des jaguars
Iles muettes
Iles immobiles
Blaise CENDRARS
Feuilles de route
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Iles inoubliables et sans
nom, je lance mes chaussures par dessus bord car je voudrais bien aller jusqu'à vous |
Depuis septembre 2000...
" On écrit, on écrit, et que dire là-dessus ? J'ai devant moi, une
feuille avec un gribouillis, des ronds, des cercles avec écrits dedans des mots comme
Télé-achat, standardiste, bonbon à Nicolas, flic, inspecteur, Marie-Claude, chat,
chien, soupirail, enfant Kévin, voisin, sa femme, salade, présidente. C'est un projet de
bouquin, pour moi, cela veut dire quelque chose. Cela ne veut surtout pas dire que ce
bouquin verra le jour. Il est trop tôt, il faut que les pages s'écrivent jour après
jour, que les idées deviennent obsédantes jusqu'à oublier l'endroit où on a garé la
voiture, qu'on se dise un beau jour qu'on a basculé et on termine. "
Cest la première Note décriture de Feuilles de route, elle date
du 13 septembre 2000. Central était sorti depuis 15 jours chez Fayard et La
réserve depuis cinq mois aux Editions Guéniot.
" Je voulais faire un site le plus simple possible. C'est fait : fond sobre,
caractères sombres. Une page de bouquin en quelque sorte. ". Cette
profession de foi était du même jour (en Etonnements) et la première Note
de lecture portait sur un livre de voyage Un atoll et un rêve. Combien ce
titre est prémonitoire, le rêve du virtuel, vagues dInternet, et la volonté d'un
site comme une île pour y prendre pied chaque semaine.
Depuis, ce moteur à trois temps (lire, écrire, s'étonner - avec photos parfois en Webcam-
) fonctionne cahin-caha, pétarade, s'époumonne, grince ou chante, mais tourne, vit.
C'est la partie mises à jour, avec son résumé en Actualités, sorte
d'humeur du moment (et que l'on reçoit chaque semaine en s'inscrivant à la liste). Les
vieilles huiles usées, les outils, les traces des voyages passés s'accumulent dans le
garage en Archives.
Depuis, d'autres livres, écrits sont venus s'ajouter à Central et La
Réserve, et c'est avec impatience et fierté que j'ai construit pour chacun d'eux
une rubrique d'articles de presse et de notes, et augmenté la vie Bio - Biblio.
Toute cette agitation, amoncellement résume ma vie de naufragé volontaire sur Feuilles
de route (et cet emprunt à Blaise Cendrars ma paru lévidence même, en
parlant dîle...), avec en sous-titre et pour ne jamais loublier
" Tentative dexposition de travail littéraire à la vue de
tous ".
Exposé, surexposé, sousexposé, finalement la vie tourne autour de ces intranquillités.
La vocation de ce site est ce déséquilibre, un site purement personnel sans
préoccupation esthétique ou graphique, nos chapelles délaissées, un dénuement
darchipel désert, le souvenir d'Ile au Trésor comme première lecture de
gamin, ou la recherche de Paul Gauguin et Jacques Brel aux Marquises qui sortent à cinq
heures.
Je revendique ce seul au monde, avec mercredi comme unique compagnon des mises à
jour hebdomadaires.
(05/05/2004)
A l'occasion des 25 ans de Feuilles de route !
« Je voulais faire un site le plus
simple possible. C'est fait : fond sobre, caractères sombres. Une page de bouquin en
quelque sorte. L'intérêt est de ne pas se casser la tête pour le fabriquer, mais aussi
pour le mettre à jour, ce qu'on va essayer de faire. Car le but est bien là, faire de ce
site une sorte de cahier de travail, mais surtout quelque chose qui soit partagé entre
vous et moi, sur la base des mille et un étonnements que procurent les choses de la
littérature. ».
Voilà : cest ma toute première note dÉtonnements publiée sur FdR le
13/09/2000, il y a donc 25 ans exactement. Elle résume tout-à-fait lenjeu que je
percevais alors. Je venais de publier mes deux premiers livres (La réserve, chez
Guéniot et Central, chez Fayard) et je tenais à relater au jour le jour cette vie
de publication.
Bien entendu, à lépoque, je ne savais pas si je serais constant dans cette
« tentative dexposition du travail littéraire à la vue de tous »
(cétait le sous-titre que javais choisi) ; jignorais également si
je continuerais à publier des récits ou autres.
25 ans plus tard, autre étonnement : jai tenu bon dans les deux cas. Je compte
une vingtaine de titres dans mes publications, et Fayard, chez qui je totalise 14 livres,
me présente désormais comme « le plus ancien romancier » de leur maison. Et
la simplicité que je revendiquais pour mon journal Internet a payé : je tiens cette
ligne de conduite depuis un quart de siècle.
Évidemment, jai traversé toutes les évolutions numériques depuis 2000. Le
désert quil était à lépoque, lamateurisme des pages perso, puis
rapidement les évolutions, le Web 2.0, les blogs, lapparition des réseaux sociaux,
Facebook, Twitter, LinkedIn, maintenant, Instagram, X, Tiktok, les chaînes YouTube. Toute
cette évolution bien sûr génère des flux, des followers, on cherche à gagner de
largent avec, on sinscrit sur Patreon, on se professionnalise, on propose des
packs numériques payants, on flirte avec le métier dinfluenceur, même dans le Web
littéraire.
Je suis resté à mille lieues de ces évolutions. Cétait voulu dès le
départ : je ne voulais pas être tributaire des inévitables progrès techniques (et
sociétaux) qui allaient suivre. Cest même une question de philosophie : ne
pas être tributaire de la nouveauté, de limmédiateté, mais au contraire,
considérer Internet comme une capacité mémorielle au-delà des modes, des pratiques en
vogue, des engouements soudains et du mercantilisme.
Pour cela, FdR est en dehors de tout critère ergonomique. Doté dune
architecture soviétique, constitué dun empilement de briques de Lego, on navigue
sur mes pages dans un effort de rames, comme une barque sur un étang. Cest
rustique, mais ça tient. Seul inconvénient : le machin qui fabrique les pages est
un très vieux logiciel qui ne fonctionne que sur Windows XP, Frontpage 98 (98 est
lannée de création au siècle dernier). Une technologie dancêtre que
jai maintenu jusque-là. Dans le cur de la mécanique, jai désormais
7539 fichiers comptabilisé ce jour (pages web, photos, vidéos, PDF), ce qui est au final
assez peu pour 25 ans, ça ne représente que 300 ajouts par an en moyenne.
Si je reprends les mises à jour depuis le début, jen totalise 844, soit une
moyenne de 33 par an (à savoir que 3 rubriques sont proposées au minimum à chaque fois,
soit 2532 articles postés, 2829 si j'y ajoute les 297 webcams publiées). Il y a même eu
pour les trois premières années de mes accumulations Internet une publication
numérique que jespérais concrétiser en papier chez Publie.net. Tentative qui
est restée sans suite depuis 2003. Dommage, pour un peu je me rêverais à légal
de Paul Léautaud et des élucubrations de son Journal littéraire (notes de lecture des 18/09-30/09 et
13/11/2009).
Au final, je suis assez fier : cest pas si mal comme régularité puisque
lidée de départ était de réaliser une mise à jour hebdomadaire, hors vacances
et absences. Bien sûr, il y a eu des années fastes avec plus de quarante mises-à jour
(7 au total), mais je compte aussi seulement 5 années en dessous de vingt, soit environ
une mise à jour toutes les trois semaines. La palme revenant à lannée 2015 où je
nai réalisé que 10 mises à jour. Je me suis même demandé si je nallais
pas arrêter au bout de quinze ans dexistence (Étonnements du 22/05/2015). Mais je me suis repris et
aujourdhui je fête ce quart de siècle !
Un mot encore et jy tiens : merci à tous ceux qui sont dans ma liste de
diffusion (elle aussi, gérée manuellement), qui y sont parfois depuis le début, et qui
menvoient un petit signe de temps en temps. Cet anniversaire est aussi le vôtre.
(13/09/2025)
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