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Étonnements
Avec le début dannée, aussi imperturbable que la semaine
du blanc dans les supermarchés, la floraison des orchidées commence et parmi celles que
je possède, il y a les cymbidiums. Jai lhabitude de placer mes deux plantes
encombrantes (1m de diamètre chacune) dans la petite serre qui jouxte mon bureau. Dès
les premières gelées, début décembre, je les range avec les trois agrumes, et
lensemble ressortira lorsque les risques de fortes gelées seront moins présents.
En effet, les cymbidiums, originaires de lHimalaya, aiment lextérieur et ne
craignent ni la pluie, ni les fortes chaleurs. Ce sont des plantes idéales pour qui
na pas la main verte, il suffit de les placer sous un arbre, à labri du
soleil direct et de sen occuper le moins possible. Les écarts de température et le
grand air sont obligatoires pour provoquer leur floraison. Celle-ci a commencé bien avant
Noël, certains boutons sont encore à éclore et la floraison devrait durer jusquen
avril.
Ce sont des plantes à pseudos bulbes qui forment un renflement à la base de longues
feuilles étroites, vernissées, qui mesurent 70 à 80 cm de long et qui retombent de
manière élégante. Les bulbes trop âgés se racornissent, mais dautres
apparaissent à côté. Mes potées ont maintenant plus de trente ans dâge et la
plus lourde dépasse largement vingt-cinq kilos.
La question de lâge, chez les végétaux, ma toujours fasciné. Les plantes
ne vieillissent pas comme nous, elles sétendent, multiplient, deviennent
encombrantes, et leur floraison nous paraît toujours un signe de jeunesse et de vigueur.
Par exemple, cette année, jai compté à la louche environ 150 fleurs sur une
douzaine de hampes florales. La plus grande tige dépasse 1m20 et compte 28 fleurs. Chaque
fleur mesure 8 cm, autant dire que les inflorescences ne passent pas inaperçues.
Les deux variétés hybrides que je possède sont de couleur jaune, ou plutôt varient
dun blond pâle tirant sur le vert à une teinte poussin qui devient presque
cuivrée lorsque la fleur sapprête à faner. Les sépales et les pétales servent
décrin au labelle délicatement courbé, comme si la fleur tirait la langue.
Dune couleur moins soutenue, presque blanche, le labelle est bordé dun
velours incarnat sur une de mes variétés, et tacheté de points rouges comme le pelage
dune panthère sur lautre. Lopercule, placé au centre de la fleur,
comme Vénus sortant du coquillage de Botticelli, achève dattirer les
insectes : jai dailleurs photographié une petite coccinelle qui
hibernait tranquillement et une minuscule araignée qui jouait à cache-cache avec les
circonvolutions des fleurs.
Car photographier une floraison nest pas si facile. Jutilise un objectif macro
parce que jaime le rendu un peu flou qui dévoile toutes les formes végétales. Et
écrire un tel article sur une plante qui fleurit nest assurément pas aisé non
plus : comment faire passer la beauté de lapparition sans la longueur de la
description, la précision sans la sècheresse dun vocabulaire savant. En fait,
cest presque une note décriture que jaurais dû rédiger.
(01/02/2023)
Je viens de passer quelques jours à Sanary-sur-Mer. Des
circonstances tristes mont fait accomplir les 700 km qui sépare ma ville du Grand
Est des rives de la Méditerranée. Jai accompagné une amie, coiffeuse à domicile,
dont le père venait de mourir. Je le connaissais un peu : nous avions partagé
quelques dîners lorsquil venait voir sa fille dans notre ville. Cétait un
couple très sympathique, et lui, toujours prompt à plaisanter. Nous avons beaucoup ri
ensemble. Et puis, au printemps dernier, lui et sa femme ont quitté leur Picardie natale
pour sétablir à Sanary-sur-Mer. Il avait été autrefois infirmier dans la marine
à Toulon et tous deux espéraient retrouver là-bas les souvenirs de leur jeunesse. Ce
qui ressemblait au vieux rêve des retraités de rejoindre un Sud au climat plus
favorable, sest rapidement compliqué : la maladie la rattrapé, sa fille
na pas eu le temps de le revoir à temps. Je me suis donc retrouvé en touriste
isolé dans un hôtel hors saison pour 3 nuits, balades et course à pied vivifiantes le
long des sentiers côtiers, sans oublier de continuer J, le texte en cours.
Et surtout, jai profité de ce temps libre pour aller voir mon cousin Éric, lequel
habite à 7 km de là. Le hasard nous avait fait nous contacter quelques jours auparavant,
à son initiative : il avait lu Yougoslave, qui est notre roman familial en
commun. Il est même cité dedans. Nous avons ainsi passé 2 soirées à évoquer nos
souvenirs. Lui, de son père (mon oncle donc), décédé un an avant le mien, nous deux
enfin, de nos mères respectives et maintenant nonagénaires. Et puis parler de voyages,
de travail, discuter de tout et de rien.
Parenthèse hivernale donc, étrangement placée sous le signe des papas disparus.
(18/01/2023)
Grâce à mon fichier
Excel dans lequel je note mes exploits sportifs depuis plus de 13 ans,
jeffectue chaque année le bilan de mes courses. Mais entre la progression qui
était encore possible au début de la cinquantaine et lannée présente qui sera
celle de mes 65 printemps, autant dire que ce bilan sapparente à linévitable
vieillissement du corps.
Nul regret cependant, je suis plutôt en forme, mes jambes en béton me portent sans
fatigue et je suis toujours capable de courir 10 km, petitement certes, mais de terminer
plus frais que beaucoup dautres compétiteurs. Lapogée de ma faible carrière
dathlète est déjà ancienne et le marathon que javais osé en 2018 par un
jour de canicule na jamais été conforté (note
d'étonnements du 12/06/2018). Même si jaimerais vraiment courir de nouveau les
20 km de Bruxelles un jour prochain, il me faudrait my prendre plusieurs semaines à
lavance pour mentrainer alors quautrefois jétais capable
denchaîner une telle distance sans préparation particulière (ah, la fois où je
suis arrivé juste devant le Roi Philippe de Belgique
).
Car cette année encore, jaurai peu couru : juste 165 km, ce qui
sapparente à un rythme de jogging dominical. Et encore dans ces parcours, jai
compté les entrainements sur tapis de course (71km), pas si pépères quon pourrait
le penser, le tapis de course ne vous laissant aucun répit, aucun ralentissement possible
tant que vous le laissez programmé à vitesse constante, il faut suivre le rythme, ce qui
nest pas le cas dans la nature. Et puis, vous navez aucune des excuses
habituelles pour vous abstenir de monter sur la machine lorsquil pleut, quil
fait froid
etc. Mes excuses, ou plutôt mes empêchements, cette année auront été
liés à linévitable bousculade du temps et des occupations, travaux à la maison
et autres, bref, on perd lhabitude de chausser les baskets ou les chaussures à doigts ultra légères mais sans
semelles que jutilise toujours (jai accompli le marathon avec !). Cette
année donc, en plus de lallure de course (enfin disons de petit trot), nous aurons
marché aussi 290 km, parfois le dimanche dans notre ville mais aussi au gré des vacances
(30km à Cabourg et quasi 100km sur la côte belge).
Quelques sorties à vélo totalisent 130 km, mais elles ne prennent pas en compte les
trajets quotidiens pour éviter la voiture. Au total il y aura donc eu 600 km
daccompli, à pied où en vélo, sans assistance électrique bien sûr (les
batteries sont une hérésie écologique). Ce nest pas si mal, finalement cette
distance de Paris-Bordeaux à la force des mollets.
(04/01/2023)
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