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Pour sa troisième édition des “ Rencontres littéraires ”, l’UT1 s’associe aux célébrations qui marqueront, en 2002, le bi-centenaire de la naissance de Victor Hugo :

Lire :

La présentation du Cycle de Rencontres Victor HUGO

Le programme des Rencontres Littéraires 2001/2002

 

" Le verbe est un enjeu social ",

Interventions du jeudi 14 decembre 2000, Université Toulouse 1 - Sciences Sociales
dans le cadre des rencontres littéraires " écrire l’entreprise ", cycle 2000-2001

Thierry Beinstingel

Marcel Marty

******* Suite du cycle de rencontres littéraires :
présentations de François Emmanuel, François Salvaing, Leslie Kaplan, Marie France Hirigoyen, par Marcel Marty *******

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Marcel Marty

 

Présentation du cycle Présentation de M. Thierry Beinstingel par Marcel Marty Ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure Conservateur d'Etat de bibliothèque

Permettez-moi d'abord de citer et de remercier tous ceux qui, plus encore que l'année dernière, contribuent à aider le Service des Bibliothèques pour la bonne marche de ce cycle " Ecrire l'entreprise " : - la Maison des Ecrivains et la Fondation du Crédit Mutuel pour la lecture ; - - la Cellule Communication de l'Université, qui nous seconde largement pour mieux faire connaître le cycle, et nous apporte une aide non négligeable pour son organisation matérielle ; - la Librairie Castéla, notre partenaire, qui proposera à chaque fois des exemplaires à la vente, mais qui, surtout, a fourni aux Bibliothèques de l'Université une dizaine d'exemplaires de chaque ouvrage présenté, afin qu'ils circulent, se prêtent, passent de main en main, constituant ainsi, peu à peu, une sorte de cercle de lecteurs ; Enfin, je remercie très sincèrement, bien sûr, M. Beinstingel d'avoir répondu tout de suite positivement à notre invitation, d'avoir pris le train de son lointain Saint-Dizier, et, en outre, d 'avoir accepté, pour l'année universitaire 2000-2001, d'assumer le rôle difficile de premier intervenant. Rôle d'autant plus méritoire que Central est un premier roman, publié cette saison, un premier roman justement remarqué par la critique et signalé par plusieurs auteurs déjà confirmés, au premier chef, M.François Bon.

L'année dernière, afin de nous attacher à la discipline majeure de notre Université, le programme réunissait principalement romanciers, mais aussi essayistes, universitaires et juristes pour explorer la présence, profonde et complexe, du Droit dans la littérature, que ce soit dans des oeuvres du passé ou celles du présent. Le thème de cette année, s'il correspond aussi à d'autres enseignements dispensés au sein de notre Université, n'en est pas moins fécond, et un regard rapide sur la fiction contemporaine, de même que, plus largement, sur les champs d'exploration actuels des sciences humaines, montrent que l'entreprise, son monde, ses rouages, son organisation sont bien présentes, que le thème ou les questions associées au travail, sont ici à l'oeuvre. Sans doute notre titre d'ensemble n'est-il pas innocent : pourquoi avoir choisi " Ecrire l'entreprise ", et non " Ecrire le travail " ; " Ecrire l'entreprise " et non, par exemple, " Ecrire la condition ouvrière " ? C'est ce que cette introduction tentera d'expliciter, exposant à grands traits non une réponse, mais quelques éléments de réponse, notamment historiques ou purement formels. Si l'entreprise est bien désormais un champ fécond pour la sociologie voire la psychanalyse, elle ne l'est pas moins pour certaines formes d'expression artistique : le cinéma et - ce qui nous intéresse ici - le roman ; pour s'en assurer d'emblée, au delà de la personnalité ou des mérites respectifs de leurs deux auteurs, l'on prendra pour preuve, le large succès, à nos yeux emblématique, de deux romans fortement médiatisés : Stupeur et tremblement de Melle Amélie Nothomb, qui explore l'entreprise japonaise, et Extension du domaine de la lutte de M. Michel Houellebecq. La critique étant prompte à cataloguer, on a même pu trouver récemment, dans une revue, l'expression " roman d'entreprise ", comme s'il y avait désormais, à côté des expressions désormais figées " comité d'entreprise ", de la " culture d'entreprise " ou autre " incubateur d'entreprise ", un genre romanesque clairement identifiable ! C'est oublier bien vite, cependant, ce qui fait l'essence même du roman, la forme littéraire la plus florissante, la plus foisonnante du XIXe, et plus encore du XXe siècle. Jamais comme au cours du XXe siècle, le genre romanesque ne s'est prêté à tant d'expérimentations, de révolutions formelles, que ce soit - pour ne citer que quelques-uns de ses éléments constitutifs - dans ses structures spatio-temporelles, ou la place désormais problématique du " personnage ", vu sous l'angle psychologique ou dans ses relations avec le Narrateur. C'est que le roman s'inscrit dans le temps, temps dialectique et protéiforme, qu'il soit temps de " l'Histoire " avec un grand H, temps de l'intériorité, ou temps d'un destin personnel ; il s'inscrit donc dans le mouvement, et s'avère le plus redoutable des Protée. Sa structure mobile, dynamique, oppose des parties, lance un itinéraire, pose des questions auxquelles elle répond progressivement ou brutalement (ou ne répond pas !), fût-ce par le silence, se répète ou se contredit : c'est résolument une forme qui bouge dans son sens comme dans ses formes, de telle sorte qu'on pourrait dire de tout roman qu'il est fondamentalement irréductible à tout autre roman. Objet qui est un sujet, le roman est un organisme vivant ; en cela, il y avait une analogie frappante entre le roman et l'entreprise à mettre en évidence, si ce n'est à creuser : tous les deux sont construction, machine ou usine, entité à la fois ouverte sur le monde extérieur et trouvant en elle-même ses modes de fonctionnement, quand ce n'est pas sa justification, tous les deux sont aussi réseau de signes, de symboles et d'histoires, petites ou grandes, construction réelle et fantasmatique.

" Ecrire l'entreprise ", plutôt qu' "Ecrire le travail ", disions-nous, et pourquoi ? Il faut aussi, pour trouver d'autres éléments de réponse, s'attacher à l'histoire littéraire, principalement à l'histoire du genre romanesque lui-même. Le travail, la " fabrique ", l'usine (au XIXème, on ne dit pas encore " l'entreprise "), n'ont jamais été absents du roman, et cela dès le XIXe siècle, siècle de la révolution industrielle. L'énumération pourrait être longue : dans la France, proto-industrielle de la Restauration, bien en retard sur l'Angleterre, l'atelier du père Sorel, dans le Rouge et le Noir, plus tard la fabrique des parfums Birotteau ou l'imprimerie Séchard des Illusions perdues, dans la grande cosmogonie balzacienne, la fabrique de jais de M. Villeneuve dans les Misérables et, plus tard dans le siècle, le Grand magasin du Bonheur des Dames ou la mine de Germinal. Individus ou groupes humains socialement inférieurs accèdent ainsi, simultanément, à l'Histoire et à la littérature, faisant éclater les formes littéraires classiques : d'où le rôle prédominant du roman, étant donné son ampleur et sa souplesse consubstantielles. Les romans de Zola, et tout particulièrement Germinal, peuvent être considérés ici comme un point d'aboutissement - nous permettant aussi, dans un même mouvement, de mesurer la distance incommensurable qui sépare sa vision de celle des auteurs qui parleront ici, à commencer par M. Beinstingel ! Germinal, en effet, est pris dans une tension paradoxale, qui en fait toute sa richesse : d'un côté, le roman se donne pour l'étude de ce qui est : " le naturalisme ne se prononce pas. Il examine. Il décrit. Il dit : ceci est " ; d'un autre côté - je cite toujours, cette fois le texte programmatique L'Ebauche - : " Le roman est le soulèvement des salariés, le coup d'épaule donné à la société, qui craque un instant : en un mot, la lutte du capital et du travail (...) Je le veux prédisant l'avenir, posant la question la plus importante du XXe siècle. " On le voit, il y a donc conflit au coeur de l'oeuvre, en ce qu'elle donne un double point de vue sur l'Histoire, en ce qu'elle exprime, d'un côté, un savoir et, de l'autre, une idéologie. Plus qu'un " roman de l'entreprise ", c'est bien d'un " roman de la condition ouvrière ", d'un " roman ouvrier " qu'il faut parler (" roman ouvrier " qui, avec l'Assommoir, deviendra roman politique). Cependant, les mineurs ne conçoivent pas encore leur situation réelle dans la société et dans l'histoire, ils ne s'en forment pas une conception objective, mais une représentation mythique, qui rejoint les anciens mythes d'utopie, d'Age d'or et de rédemption. Parallèlement, dans le réseau impressionnant de symboles et de fantasmes que tisse le romancier, le lieu de travail - la mine, mais aussi le Grand Magasin, ou la Bourse - est en lui-même un grand objet-fantasme, à la fois lieu, témoin et agent de l'action ! Zola ira encore peut-être encore plus loin dans Travail , deuxième volet d'une oeuvre au titre ô combien significatif Les Quatre Evangiles, publié en 1901, comme en un testament. Cette fois, l'oeuvre oppose symboliquement deux entreprises : celle des Boisgelin, appelée " l'Abîme ", qui fabrique des canons et des obus, des engins de mort, et celle des Jordan, la " Crécherie ", qui substitue les fours électriques aux anciens hauts fourneaux, et qui fabriquera des rails, des ponts, des machines, bref des " oeuvres de vie ". On mesure ainsi combien le " catéchisme social " est ici à l'oeuvre : si Germinal énonçait un évangile d'affrontement ; Travail énonce un évangile de réconciliation. La lutte des classes n'est plus qu'un mauvais souvenir, et l'idéologie du progrès est dominante. Les lendemains qui chantent ne sont pas loin ...

Que se passe-t-il dans le genre romanesque du XXème siècle ? Etrange côtoiement, mais vite interrompu des idéologies et de leur mort ... D'un côté, survivance du projet zolien, l'idéologie demeure à travers la question de l' "écrivain " et du " roman " engagés " : citons, entre autres exemples, choisis très différents à dessein, 325.000 francs de Roger Vailland, le drame de l'employé de l'usine de plasturgie qui perd sa main pour 325.000 francs, ou Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli, qui montre la vie de la chaîne, dans une grande firme automobile. Mais de l'autre côté, largement dominant, le roman est enfant des brisures de l'Histoire, des guerres mondiales et des totalitarismes : il ne veut plus reconstruire, mais détruire, et ne peut plus laisser de domaine propre à l'individu, devenu problématique. La forme romanesque se fait donc encore plus le reflet d'un monde disloqué ; elle va d'une affirmation à une négation et, parfois, d'une présence encombrante à une absence totale, d'un immense bruit à un silence quasi complet. Y a-t-il, ainsi, encore une place pour le " roman engagé ", le " roman ouvrier ", le " roman de la condition ouvrière " ou le " roman du travail ", … alors qu'il est aujourd'hui de plus en plus question de la " mort du travail " ? Les auteurs retenus dans notre cycle semblent répondre par la négative : il ne resterait donc que l'édifice même, privé de but ou de sens, que la structure, même vidée de son sens. " Ecrire l'entreprise ", disions-nous, et non " Ecrire le travail " ou " Ecrire le travailleur "… " L'engagement, plus comme avant ! ", voilà qui tombe comme une sentence définitive dans Central, le roman de M. Beinstingel.

M. Beinstingel, nous dit la 4e de couverture de Central, est né à Langres en 1958, et il est cadre dans une grande entreprise de télécommunications (France Télécom, pour ne pas la nommer). L'on reconnaît donc dans ce livre tout ce qui constitue cette entreprise : son histoire propre, prise dans un mouvement général qui la porte du technique au commercial et qui porte sa gestion du " Service du personnel " aux " Ressources humaines ", prise dans l'Histoire avec un grand H, ses différentes composantes spatiales, le grand Central, les petits centraux de campagne et la Direction, ses hommes enfin, de la femme de ménage au Directeur. L'on reconnaît aussi tout ce qui en constitue son fonctionnement quotidien : tâches techniques, réunions, séminaires, crises, travail et pauses, action et inaction. L'on reconnaît, enfin, les différentes étapes de la carrière d'un employé presque comme les autres : neuf ans de Central, passage à la Direction, aujourd'hui promotion de l'Internet. Mais gardons-nous d'emblée de l'identification au réel, qui tue l'oeuvre avant même de la laisser exister. Faut-il le rappeler, un roman ne " (fait) pas du journalisme " (p. 195), encore moins une " photographie " de la réalité, et le Narrateur - il n'est pas inutile de répéter cette évidence, tant la lecture mimétique est répandue - le Narrateur qui parle n'est pas Thierry Beinstingel ! Un narrateur, d'ailleurs, bien fuyant, car il ne dit pas " je ", et l'on chercherait tout aussi vainement ses formes déguisés, un " il ", voire un " vous " ou un " tu " … Comme toute forme de synthèse créatrice, ce roman est une vision du monde habitée par des formes, des trames de présence ou d'échos, réseau de convergences ou faisceau de signification, bref une " forme-sens " qui institue une " réalité " autre, à côté de celle qui fait notre quotidien. C'est à son exploration rapide que je vous convierai donc. Roman de la stupeur, mais aussi de la volonté de " rester éveillé " (c'est ainsi qu'on interpréter, à mon sens, le leitmotiv de l'insomnie, ces obsédantes nuits de dimanche à lundi, qui ouvrent pratiquement tous les 21 chapitres), Central s'attache à montrer la déshumanisation qui est à l'oeuvre dans une entreprise pourtant " moderne " (si ce n'est " modèle "), une aliénation existentielle, toujours bien présente. L'entreprise est décrite comme un Moloch dévorant, la " bouche pleine ", et l'aliénation consubstantielle au travail transcende l'Histoire, malgré les prétendus progrès et son idéologie : les " esclaves et les négriers " dites-vous n'ont pas disparu, et il est bien vivant " ce travail à la chaîne d'un nouveau genre, et guère plus reluisant que les premières lignes crasseuses ayant produit la Ford T au début du siècle ". Le roman est ainsi sous-tendu notamment par le réseau métaphorique de la dévoration, de la monstruosité (un monstre " (faisant) de nous des monstres " p.102) et le réseau métaphorique de l'incarcération qui n'est pas sans rappeler le monde kafkaïen, une incarcération à laquelle le narrateur doit coûte que coûte échapper (" Peut-être n'avoir vécu toutes ces années au Central pour n'en retenir que ces évasions " p.112). Labyrinthe, dans les premiers chapitres, l'entreprise est plus loin " geôle ", théâtre d'ombres où l'on meurt à soi-même : " mon ombre morte, n'accrochant rien, traînée comme un chiffon, tuée dans l'abandon du lieu ". Mort à laquelle l'image récurrente de la mutilation n'est pas étrangère, avec plusieurs avatars comme la " scie circulaire " ou la " guillotine ", et un récurrent " tranchant ". Au delà de la perte du nom (symboliquement aucun personnage n'est nommé, ni même les lieux), le motif majeur de l'aliénation est certainement cette " Description d'emploi ", gaufrier monstrueux dans lequel l'ensemble du personnel doit passer, texte fondateur dont il faut dire et redire l'absurdité et plus encore le scandale. Ce texte donne ainsi toute sa justification à l'utilisation d'un procédé grammatical, d'une forme, utilisée ici de manière spectaculaire, dira-t-on virtuose : dans l'ensemble du roman, toutes les phrases sont dépourvues de pronoms personnels ou de verbes conjugués ; demeurent les formes participiales des verbes ou les phrases nominales. Vous formez ici, comme l'a dit ailleurs Rousseau, une " entreprise qui n'eut jamais d'exemple " dans l'histoire littéraire, consubstantielle à l'oeuvre grâce à une forme qui donne résolument sens, à tel point qu'on ne la perçoit presque pas de prime abord, et que la lecture n'en est aucunement gênée. Ce n'est en rien un " jeu formel ", tel la narration à la deuxième personne pratiquée par Butor dans la Modification, mais une absolue nécessité, comme le roman l'énonce lui-même, dans un vertige quasi beckettien : " jurer d'écrire un jour avec la même puissante des verbes sans sujet ". Si l'entreprise est prison (neuf ans de " Central ", cela ne sonne-t-il pas comme " neuf ans de " Centrale ", type de prison bien connu ? !), il faut donc " écrire pour (soi), s'évader " (p. 198), seul moyen de retrouver les autres, de leur redonner vie, " faire l'inventaire de la trace des hommes " (p. 110), " vous, ces humains, tout simplement mes semblables, et non des choses de l'entreprise "(117). Parallèlement, il convient d'aller au-delà des apparences (" dépasser le stade de l'apparence du monde " - p. 248 -), une quête que l'on dirait consubstantielle au genre romanesque lui-même ; il convient pareillement de questionner et mettre en doute sans cesse la tyrannie de ce qui est : ainsi faut-il lire les nombreuses questions qui scandent le texte : " A quoi bon cette mascarade ? "(51) et tous ces " Pourquoi " qui scandent le roman : " Pourquoi la naissance et pourquoi la vie et pourquoi la mort ? ". On ne s'étonnera pas que cette quête du sens, que seule permet l'écriture, acquière finalement une dimension théologique : si celui qui examine l'entreprise est désormais un homme sans idéologie, c'est aussi un homme sans transcendance, qui ne peut comprendre " ce qui fait marcher la machine ". L'entreprise mise en roman utilise, certes, cette absence pour générer une nouvelle religion, comme l'atteste le lexique rémanent du sacré (" rituels ", " pélerinages ", " reliques ", " rites ", " apôtres " ...) et, par exemple, les " Panto et Gauss, encensés, dites-vous, comme des prophêtes " ; cependant, le travail du roman consiste dans un même mouvement à montrer combien cette religion est falsifiée, une " superstition " (p. 172) et montrer que les questions demeurent bel et bien sans réponse : " être mangé. Par qui ? Par l'entreprise ? Le capital ? Et derrière les ficelles, qui ? ; " Mais qui donnant les ordres ? "(p. 170). Si l'entreprise, vue dans son fonctionnement réel, est entièrement vouée aux mots, ces mots innombrables, infinis qui transitent pas le téléphone, les câbles et le Central, l'entreprise que reconstruit la fiction est, enfin, toute constituée d'histoires, faites de mots, texte elle-même, " monde de parole " (p. 32). Deux phrases de Central se répondent ici : d'une part, par le travail, l'entreprise génère ses " acte(s) littéraires " (p. 226) sa propre " littérature ", " soumise à des règles induites (...) mais littérature quand même " (p. 183) ; d'autre part, cette question : " Comment une entreprise inadaptée à la littérature peut-elle ainsi fabriquer une telle puissance de mots ? " (p. 47). Central est donc aussi une méditation profonde sur le pouvoir et l'utilisation des mots, d'abord une réflexion sur le dévoiement des mots, mais aussi leur pouvoir, un pouvoir de revification, de recréation. Il y a des mots légers " solubles dans l'air " (p. 116)(écho, bien sûr, à Verlaine), comme des mots " lourds ", il y a en eux une part fondamentalement négative et positive que le roman doit et veut dévoiler. Un filigrane obsédant montre que les mots sont partout dans l'entreprise, que l'entreprise, à travers ses " notes de service ", sa phraséologie, ses jargons " inimitables " (p. 24) ou " psycho-hermétiques " (p. 54), ses " phrases insipides " (p. 103) ou " mielleuses " (p. 183), se nourrit, " se paye " véritablement de mots et, donc, les pervertit : vous parlez ainsi du " sucre des mots choisis " (p. 182), vous évoquez avec soupçon l'Internet et la communication, comme " (ces) grands mots, lâches et lâchés ". On ne plus dit plus " abonné ", mais " client ", car plus commercial ! L'entreprise s'est elle-même mise au service du dévoiement des mots, symbole à elle seule de cette société que l'on dit " d'information et de communication ", et la phrase suivante, dans sa seconde partie, n'est pas sans rappeler le désarroi beckettien : " Des mots de plus en plus légers circulant par milliers dans l'air ou dans les fils de cuivre. Moins de réflexion, parler pour ne rien dire " (p. 115). De surcroît, le contre-pouvoir syndical répond à la phraséologie de l'entreprise par les mêmes mots, dévoyés, et le roman chasse et dénonce avec vigueur les truismes (" ne pas se laisser faire, halte à la casse ! " (p. 23), ces mots vidés de leur sens et de leur poids, " outragés " (p. 238), " tournés et retournés comme des chaussettes "(p. 13). " Mort aux mots ", criez-vous, au centre du roman (p. 134) ! " Oublier les mots " (p. 239) ... pour les retrouver ! Aux mots vidés, perdus, il faut opposer les mots magiques : " se souvenir des mots magiques : nourrice pour apporter le gasoil au moteur, cour anglaise, sorte de trappe grillagée permettant le déménagement du groupe ou des batteries. Nourrice, cour anglaise. Nourrice anglaise, cour de jeux. Tendre vocabulaire. Rêver dans ce monde de boulot " (p. 20). " Rêver", " rêve ", voilà deux mots qui, avec " imagination ", " imaginer ", scandent le roman. Ainsi, comme de rien peut naître le tout (une autre opposition structurante dans le roman), la poésie peut naître du quotidien, ce rien, ce presque rien, " friselis d'ennui ou de mélancolie, mais tellement vital " (p. 110) que vous développez superbement dans le chapitre 6. Lors d'une exposition sur l'histoire du téléphone, apparaissent quelques auteurs … et des poètes qui ont évoqué le téléphone et sa magie (p. 73): on peut ici en retenir trois : Proust, Rimbaud ou Ponge. Trois noms incongrus ici ? Ô combien non, et vous livrez ainsi trois clefs importantes pour lire votre roman ! Si le roman est, à sa manière, taraudé par une " recherche du temps perdu " d'un nouveau genre (les allusions aux temps sont innombrables : " pouvoir regarder la fuite du temps " - p. 159 -, " examiner la substance après le goutte à goutte des secondes "), on mesure combien, dans un superbe paradoxe, la vision d'un " réel trop réel " est bel et bien taraudée par la poésie. Ecrire, c'est " (vous) rapetisser " mais aussi " laisser les mots (vous) grandir "(p. 198), les rendre " solubles dans l'air "(p. 116), partir avec des " semelles de vent " (p. 97) à la recherche de l'illumination (deux mots suprêmement rimbaldiens, bien sûr !) ; écrire, c'est se tenir coûte que coûte dans l'étonnement : " étonnement de découvrir cette sorte d'aliénation de l'esprit, entièrement vouée à la normalité des choses, au respect des lieux et des virtualités " (p. 199). L'étonnement, le " thaumatzein " des Grecs : posture du philosophe, mais aussi du poète, qui seul peut approcher le tout, ou unir les contraires ... Voilà pourquoi, dans cette double exploration : exploration des mots et exploration de l'entreprise, vous pouvez embrasser dans un même mouvement la " colère et la tendresse " (p. 105). Colère et tendresse : une opposition transcendée ; et, comme on le dit d'une œuvre musicale, sans doute les deux " tonalités " dominantes du roman !

 

Thierry Beinstingel

1°) L’écriture d’entreprise : quelques " sensations " historiques

- La révolution industrielle du XIX° et Zola :
" Germinal " est le premier récit par lequel plusieurs générations d’élèves se sont éveillées au " roman d’entreprise ". Il relève d’une période (la révolution industrielle) où peut-être pour la première fois, à grande échelle (comme une sorte de première mondialisation), on s’aperçut que l’homme ne se servait pas du travail, mais servait le travail, avec servir au sens de serf, esclave : Germinal est le premier roman typique d’une littérature qu’on peut qualifier d’orientée " contre " l’entreprise. Cependant, ce n’est pas encore un roman " écrit de l’intérieur ".
(autre référence de même époque : Paul Lafargue " le Droit à la Paresse ")

- Cent ans après, François Bon, Leslie Kaplan, Robert Linhart
Avec François Bon (Sortie d’Usine), Leslie Kaplan (l’exces -l’usine), Robert Linhart (l’établi), récits parus vers les années 1980, y-a-t’il eu 100 ans de silence dans l’écriture d’entreprise ? Sans doute pas, mais oui, dans ce qu’il nous fût enseigné avec les préoccupations suivantes de rendre ce qui a semblé influer la littérature : les 3 guerres (70, 14-18, 39-45), les " 30 glorieuses " avec le paradoxe qu’on n’écrit pas sur ce qui va bien, la préoccupation intellectuelle autre : les grands romans de fictions drainent d’autres thèmes et les écrivains sont en majorité "déconnectés du monde de l’entreprise, les théoriciens des systèmes politiques (Marx, Taylor) qui ont oeuvrés à la frontière des entreprises.
Ces trois livres ont été écrits (pour schématiser...) dans la mouvance de mai 68 : par exemple, " établissement " de militants intellectuels dans les Entreprises (Robert Linhart), Mais la principale caractéristique est que ce sont des romans écrits de l’intérieur. Ils intègrent (consciemment-inconsciemment) le passé, dépeignent des évolutions. On reste dans la littérature " orientée contre "

- Actuellement, la génération Internet :
La révolution Internet (que je qualifie de deuxième révolution industrielle, deuxième mondialisation) inspire quelques tentatives. Il est toutefois trop tôt pour les regrouper dans une école, ce sont des initiatives individuelles. On peut distinguer une littérature " orientée contre " et une littérature " orientée pour "
- littérature " orientée contre " (Central ?) Philippe Delaroche " Cain et Abel avait un frère ". Ce sont des récits, voire des romans
- Littérature " orientée pour " : Alain Minc (www.capitalisme.fr) et Jean Marie Messier (J6M.com). Ces ouvrages restent dans le domaine " essai ".
Nota : il est interessant de repérer la catégorie (essai ou roman) car ne fait pas un essai qui veut, il faut être spécialiste reconnu du domaine, c’est une littérature de " pouvoir " en quelque sorte, ce qui revient à dire que ce sont les dirigeants qui font les essais et les ouvriers/employés/cadres de moindre importance qui rédigent les récits. Quand un écrivain " sans pouvoir " se mêle de faire un essai, cela devient vite polémique (exemple : Viviane Forrester, l’horreur économique, une étrange dictature). Ainsi, il demeure comme une sorte de lutte des classes pour la littérature d’entreprise alors que celle-ci tend à s’estomper dans la vie quotidienne.
Malgré cela Internet suscite peut-être autant d’engouement pour les écrivains car il s’agit bien d’un retour flagrant de la chose lue (et écrite) avec une redistribution totale des repères et des concept (l’écran à la place du livre, la disparition du cycle auteur/éditeur/libraire, l’apparente liberté d’expression d’Internet...etc)

2°) Le verbe comme enjeu d’entreprise :

Ecrire l’entreprise : le titre de ces rencontres ne pouvait me laisser indifférent, puisqu’il résume la phrase à un verbe (à l’infinitif) et un nom.
Cette phrase, chacun en fait sa représentation : la mienne, pour le verbe écrire, je vois une plume, un mouvement, quelque chose qui trace et se trace dans le temps. Pour le nom entreprise, je vois une boîte en carton, quelque chose de statique, de visuel, une description qui représente l’espace. A noter que la plume et la boîte sont révélateurs de ce qu’on nous a appris et la représentation que nous nous en sommes faites.
L’enjeu pour l’écrivain est de relier les deux perceptions, en quelque sorte, faire rentrer la plume dans la boîte.

Ainsi Ecrire l’entreprise avec comme dans toute phrase un verbe et un nom et nos représentations qui en découlent. Je me suis toujours interrogé sur la place du verbe dans une phrase. Le verbe, c’est l’action, c’est celui qui déstabilise la phrase. Par exemple, dans la phrase " le chat mange la souris ", on se fait une représentation visuelle des noms mais le verbe vient bousculer, ajouter du mouvement. Pourtant, on peut retirer un des trois mots (chat, souris ou mange), nous continuons à reconstituer le mouvement. Pouvons-nous vraiment en retirant le verbe, retirer le mouvement ? Cette recherche de la concision m’a fait étudier ce qui me semble l’archétype de la concision poétique, les haïkus japonais. Dans cette littérature, les exemples où le verbe est absent sont rares, mais existent :

" Tous les divers
les difficiles noms
des herbes folles du printemps " (Shadô)

Pourtant, à la lecture, même si ce texte ne comporte aucun verbe, certains adjectifs ajoutent du mouvement (difficile et folle) comme s’ils devenaient des formes édulcorées du verbe.
D’autre part, dans mon entreprise, l’utilisation de phrases commençant par un verbe à l’infinitif sur les transparents projetés lors de réunions par exemple, me montrait bien que celui-ci possède une place privilégiée au sein de la phrase, comme si la vie d’une entreprise se résumait au verbe donc à l’action, comme si le verbe jouait ce rôle à la perfection, comme s’il avait été créé pour la collectivité, pour son rôle social.
La caricature de ce rôle important du verbe est venue un jour, quand mon entreprise à mis en place un système de Description d’emploi, avec en clef de voûte un Glossaire des verbes destiné à classer les verbes selon un poids économique et social (pages 47 et suivantes et pages 243 et suivantes de " Central "). In extenso, on peut y voir également une tentative de prise de pouvoir d’une entreprise sur la littérature.
Ainsi le verbe est un enjeu pour l’entreprise. Et pas seulement le verbe mais la conjugaison qui s’y associe. Le plus souvent, l’infinitif remporte la préférence des entreprises : Infinitif : espérance entre l’action qui dure toujours, la pérennité de l’entreprise et plus sûrement, l’infinitif permet l’élision du sujet.
Le sujet, quand il est employé à plusieurs rôles
- Utilisation du nous pour les employés, exemple : présentation des axes d’orientation de l’entreprise, chartes d’intentions)
- Le vous est réservé au client (brochures, discours commercial)
- Le tu est utilisé comme un moyen très habile de relation entre collègues (avec un supérieur, moyen de dire qu’on est à égalité avec le patron, avec qqu’un de même niveau, on se reconnaît à sa position sociale équivalente, comme un miroir, avec un subalterne, moyen d’ignorer la fameuse lutte des classes ?)
- Le Je au patron (exemple J6M)
- Les il ou elle au singulier ou au pluriel sont rarement utilisés directement comme enjeu.
- Le on c’est l’entreprise fantôme, les circonvolutions qu’on connaît mal...

3°) Extension du verbe comme enjeu d’entreprise vers un enjeu social ?

Nous avons plusieurs vies emboîtées qui s’ignorent souvent les unes des autres : vie associative, familiale, travail, personnelle (solitaire).
La vie solitaire ne se conjugue pas, elle se décrit, on se narre un récit (le je) c’est peut-être celle avec laquelle on pourrait aussi bien se passer des verbes, il y a simultanéité avec l’action souvent (on se dit rarement je respire...). On se tient un dialogue intérieur une fabrique incessante de phrases où tous les mots semble avoir la même importance.
Les autres vies qui nous relient au collectif, ont chacune un langage d’action et un langage propre, donc des verbes différents : vie familiale, acheter qque chose, ranger la chambre ; vie associative : verbes souvent conjugués au conditionnel ou au futur : il faudrait que... on devrait...
Il y a extension du verbe comme enjeu d’entreprise vers un enjeu social.
Mais ces vies, au départ distinctes tendent à se mêler. La publicité par exemple se fait largement le relais de " scènettes " mettant en jeu des situations qui nous sont étrangères et qu’on adopte de même que le langage. Les slogans, révélateurs, n’hésitent pas à inventer/populariser des verbes (positiver...), qui sont le pivot de slogans parfois lourds de sens (il faut é-li-mi-ner ! --- qui ???).

4°) Retour à la phrase :

Ecrire l’entreprise, ainsi s’affrontent le verbe, cet enjeu collectif et le noms dont l’aspect descriptif tend à l’individuel. Mais pour l’écrivain, finalement, faire rentrer la plume dans la boîte, ce serait passer outre cet enjeu et c’est peut-être cette alchimie subtile qui se joue des procédés et des syntaxes, comme une rivière souterraine qui font, qu’un beau jour, l’écrivain par ses mots se lance sur le toit de son entreprise pour tutoyer le ciel.
Cette résultante du verbe et du mot - écrire l’entreprise -, je l’appelle poésie.


Remerciements
au personnel de l’Université des Sciences Sociales de Toulouse 1 et à celui du Service des Bibliothèques, particulièrement Monsieur Marcel Marty.
Merci également à la Maison des Ecrivains,
à la Fondation du Crédit Mutuel pour la lecture,
à la Librairie Castella

Prochaines rencontres :

Le 11/01/2000, François Emmanuel, auteur de " La question humaine ", Fayard 1999

Le 15/02/2000, Leslie Kaplan, auteur de " L’excès-l’usine ", POL 1994

Le 08/03/2001, François Salvaing, auteur de " La boîte ", Fayard 1998

Le 19/04/2001, Marie-France Hirigoyen, auteur de " Le harcelement moral ", Syros 1999

Le 15/05/2001, Lydie Salvayre, auteur de " La médaille ", Seuil 1993

 

La présentation du Cycle de Rencontres Victor HUGO

“  O Droit ! droit sacré, d’où émane toute équité, toute loi, toute société … ” 1852
“ Je suis un homme de la liberté. ” 1849
“ Je suis, je veux être et rester (…) l’homme de ma conscience. ” 1848

Pour cette troisième édition des “ Rencontres littéraires ”, l’UT1 s’associe aux célébrations qui marqueront, en 2002, le bi-centenaire de la naissance de Victor Hugo : en adéquation avec les disciplines enseignées ici, notre regard s’attachera à tout ce qui, dans l’œuvre, à la pensée et à la carrière de l’auteur des Misérables, relève du Droit, des Sciences politiques, plus généralement, des Sciences Sociales. Le travail du temps et la postérité ont peut-être fait oublier au lecteur de 2002 l’impressionnante carrière politique et juridique de Victor Hugo : Pair de France en 1845, député de la Seine avant le coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, sénateur de la Seine en 1876, il a traversé plus d’un demi-siècle de vie politique française, déployant une éloquence encore inhabituelle, quand elle ne fut pas prophétique, sur l’abolition de la peine de mort, la construction européenne, les libertés fondamentales et publiques, le droit de la presse, la condition féminine, la condition ouvrière, l’enseignement, etc. Résolument engagé, son parcours n’est pas moins “ ondoyant et divers ”, des rangs des royalistes, sous la Monarchie de Juillet, aux Républicains, au soir de sa vie, mais marqué, en fait, par de grands idéaux : le Droit, la liberté, la vérité, la conscience.
Grâce à la collaboration de la Maison des Ecrivains, de la Fondation du Crédit Mutuel pour la lecture, de la Librairie Castela, sous le haut parrainage du Rectorat de Toulouse, “ Le temps des écrivains 2001-2002 ” vous convie donc à découvrir ou redécouvrir un de nos plus fascinants “ faiseurs ” de lois et homme politique, un intellectuel moderne et, au delà, un homme de notre temps.
Bienvenue à tous, et bonne lecture.

Bernard Belloc, Président de l’Université
Marie-Dominique Heusse, Directrice des Bibliothèques de l’Université

 

Le programme des Rencontres Littéraires 2001/2002

Université Toulouse 1 Sciences Sociales

Victor Hugo : le politique, le droit, la société

Organisées par :

Les Bibliothèques de l’Université (S.C.D.) et la Cellule Communication Culture ;
Sous le haut parrainage du Rectorat de l’Académie de Toulouse ;
Avec l’aide de la Librairie Castela, La Maison des Écrivains, La fondation Crédit Mutuel pour la lecture, la DRAC Midi-Pyrénées, La Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées.

 

Les rencontres

 

Date, heure, lieu

 

Intervenant

Thème

19 novembre 2001

17 h 30

Amphi Despax,

UT1, bâtiment Arsenal, Place Anatole France 

Robert Badinter, professeur émérite de l’Université de Paris I, ancien président du Conseil constitutionnel

“ Hugo et l’abolition de la peine de mort ”

11 décembre 2001

18 h

Amphi Marsan,

UT1, bâtiments des Anciennes Facultés, angle rue Lautman et rue des Puits Creusés

Madeleine Rebérioux, professeur émérite de l’Université de Paris VIII-Vincennes

“ le peuple selon Hugo”

8 janvier 2002

18 h

Amphi Marsan,

UT1, bâtiments des Anciennes Facultés, angle rue Lautman et rue des Puits-Creusés

Jean-François Kahn, écrivain, directeur de l’hebdomadaire Marianne

“ Hugo : politiquement incorrect ? ”

4 février 2002

18 h 30

Amphi Couzinet,

UT1, bâtiments des Anciennes Facultés, angle rue Lautman et rue des Puits-Creusés

Xavier Darcos, sénateur-maire de Périgueux, professeur associé à l’Université de Paris IV- Sorbonne, ancien doyen de l’Inspection générale de l’Education Nationale

“ Victor Hugo pédagogue ”

5 mars 2002

À 18 h 30

Amphi Couzinet,

UT1, bâtiments des Anciennes Facultés, angle rue Lautman et rue des Puits- Creusés

Philippe Malaurie, professeur émérite de l’Université de Paris II-Panthéon/Assas

“ Hugo et le droit privé ”

2 avril 2002

Amphi Isaac,

UT1, Manufacture des Tabacs, 21 allées de Brienne

Jean-Michel Lattes, Maître de conférences en droit privé, vice-président de l’UT1, conseillé délégué de la mairie de Toulouse

“ Hugo et le droit social ”

L’exposition : “Hugo : le droit, la politique, la société ”

Organisation : Service des Bibliothèques (S.C.D.) de l’Université.
A partir du 2 avril 2002, à la Bibliothèque de la Manufacture.
Responsable scientifique : Jean Gaudon, professeur émérite à l’université de Paris XII-Créteil

Le colloque : “ Hugo : le droit, la politique, la société ”

2 avril 2002
Amphithéâtre Isaac, à UT1, Manufacture des Tabacs, 21 allées de Brienne.

Ce colloque pluridisciplinaire (droit, sciences politiques, histoire, littérature, philosophie) réunira des enseignants chercheurs issus de l’UT1 et d’autres universités françaises.

Organisation : Service des Bibliothèques (S.C.D.) de l’Université.

Responsable scientifique : Mme Josette Acher, docteur ès lettres.

Théâtre

En octobre 2002, au Théâtre Sorano

Cette création théâtrale, en clôture du programme Hugo, permettra de faire revivre la ferveur des Actes et Paroles.

Travail réalisé, pendant l’année universitaire, par l’atelier théâtre Amphi-théâtre sous la direction du comédien professionnel, Frédéric Delhoume, directeur de la Compagnie GarDel.

Cinéma

Première quinzaine d’avril 2002
A la Cinémathèque de Toulouse
Programmation de plusieurs films autour de l’œuvre de Victor Hugo.

Contacts :

Bibliothèques de l’Université (S.C.D.)
Marcel Marty
Tel : 05 34 45 61 54
Fax : 05 34 45 61 30
Mail : Marcel.Marty@biu-toulouse.fr

Cellule Communication Culture de l’Université Toulouse 1
Françoise Montet-Lattes
Tel : 05 61 63 36 96
Fax : 05 61 63 37 94
Mail : sercom@univ-tlse1.fr