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Rimbaud ou la politique, il faut choisir 

Bruno Le Maire, Ex-Directeur de Cabinet, qui a publié récemment Des hommes d'état, raconte une anecdote dont il a été témoin entre Villepin et Sarkozy. Le premier, justement premier Ministre encore à l'époque, recevait le second, toujours à l'Intérieur. Le second, donc, lui racontait avec enthousiasme une visite qu'il venait d'effectuer à Charleville et le premier, dont on sait le goût pour la poésie (on ne s'en plaindra pas...) répondit : Ah ! Charleville ! Rimbaud... Et le futur Président de répondre : la poésie ou la politique, il faut choisir...

J'étais à Charleville en cette veille des élections municipales (et c'était bien pour la mise en oeuvre d'une promesse politique du candidat-Président, le hasard ayant voulu que j'y sois mêlé depuis quelques mois...)
Charleville donc, arrêté juste à côté du Musée Rimbaud pour manger un sandwich dans la voiture du boulot entre deux rendez-vous. Ce n'est pas un beau quartier que cet endroit qui borde la Meuse. Charleville d'ailleurs n'est pas une belle ville. Débauche de panneaux stupides, le night-club juste en face, le voisin du musée qui jette ses cabinets, et puis les mauvaises fréquentations, une poésie de la modernité, aurait dit le grand frère Baudelaire...

Qu'importe, on est à Charleville, donc pèlerinage obligatoire jusqu'au cimetière, l'étonnant cimetière avec Rimbaud et les croix du dernier voyage cernés par les immeubles. On découvre à chaque visite de nouveaux détails...


... comme la politique qui s'affiche jusque sur le mur du cimetière : la ville a choisi... jusqu'à son nom comme caution d'habitation de luxe pour lui qui écrivit Une saison en Enfer dans la fermette de Roches... jusqu'à son portrait en guise de profession de foi... pour lui qui dénonça dans sa ville tous les bourgeois poussifs qu'étranglent les chaleurs...



Reste la poésie, son inaltérable poésie : Qu'on me loue enfin ce tombeau, blanchi à la chaux avec les lignes du ciment en relief (illuminations)

Et ses yeux et sa danse supérieurs encore aux éclats précieux, aux influences froides, au plaisir du décor et de l'heure uniques...

Poésie ou politique ? J'ai choisi... Je suis maître du Silence...

(08/03/2008)